La fête de la rupture du jeûne : Sens et signification

L’Aïd el-Fitr est la fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois de Ramadan. Elle est célébrée le premier jour du mois de chawwâl. Elle est aussi parfois appelée Aïd es-sekhir. Elle a été prescrite durant la première année de l’Hégire du Prophète (PSL). Elle a la valeur d’une sounna renforcée (mouakkada) selon la majorité des oulémas. Le Prophète (PSL) lui accordait beaucoup d’importance et ordonnait aux hommes et aux femmes de sortir pour cette prière en vue de profiter des grâces qu’Allah répand sur la Umma en ce jour sacré.
Il est recommandé de se laver (bain rituel), de se parfumer et de porter ses plus beaux habits le jour de la Fête. En outre, il est interdit de jeûner en ce jour béni et recommandé de manger quelque chose avant de se rendre au lieu de prière.

Sens et signification à travers le monde musulman
Tous les ans, la date de l’Aïd el-Fitr est avancée de 10, 11 ou 12 jours par rapport au calendrier grégorien car le calendrier musulman est lunaire.
La date de l’Aïd el-Fitr est le jour suivant le dernier jour du mois sacré de Ramadan : il arrive donc 29 ou 30 jours après le début du mois de Ramadan, selon les années.

  Cérémonial
Le fidèle s’acquitte de l’aumône de la rupture du jeûne ou Zakat el-Fitr. La prière (salatou el aïd) a lieu en début de matinée et est effectuée soit dans une mosquée, soit dans un mossalla permettant de rassembler plus de fidèles.
La tradition musulmane ou sunna veut que le musulman prenne son petit déjeuner, préférablement composé de dattes, avant de se rendre à la prière.
Après la prière et selon les pays, les fidèles et les enfants visitent leurs proches et amis afin de leur présenter leurs vœux de l’Aïd.

 Les différentes appellations
Aïd el-Fitr est l’appellation musulmane canonique, provenant d’Arabie. C’est celle utilisée dans les hadith.
Au Maghreb, l’Aïd el-Fitr est également appelée « Aïd es-Seghir » (seghir signifie petit) par opposition à l’« Aïd el-Kebir » (kebir signifie grand) fête du sacrifice.
En Indonésie, le nom est prononcé « Idul Fitri ». Les Indonésiens appellent plus spontanément la fête « Lebaran », un mot autochtone qui évoque la dispersion (sous-entendu : après avoir communié dans le jeûne).
En Malaisie et à Singapour, on dit plutôt « Hari Raya Puasa », « fête du jeûne » (puasa, mot d’origine sanscrite).
En albanais, cette fête s’appelle officiellement Fitër Bajrami mais on l’appelle plus souvent Bajrami i madh –Le grand Bajram, tandis que l’Aïd el-Kébir s’appelle Bajrami i vogël (« le petit Bajram ») –ou Kurban Bajrami : le sens est donc contraire à l’appellation du Maghreb. Les Bosniaques et autres peuples slaves du sud ne font pas cette inversion-là : c’est « Mali Bajram » (« Le petit Bajram ») qui marque la fin du Ramadan. On dit aussi Ramazanski Bajram (« Le Bajram du Ramadan »).Le terme «bajram» est issu du mot turc bayram et se prononce en français comme lui.
En Turquie, cette fête est appelée « Ramazan Bayramı» ou « _eker Bayramı» (lire « cheker baille rameu ») ou fête du sucre par allusion aux aliments sucrés consommés dans la matinée.
En Afrique de l’Ouest, au Sénégal ou au Mali par exemple, cette fête est nommée la korité, au Niger elle est nommée Karamas Sallah ou Djingar Keyna (qui veulent dire petite fête).

Publié 31 août 2011 par Michel Terrier dans Actualité, Culture, Société