Tarifs de l’eau et de l’électricité : des disparités régionales

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Le système de tarification de l’eau et de l’électricité est toujours en attente de réforme. Le mode adopté actuellement engendre plusieurs anomalies et laisse paraitre de grandes disparités des prix entre les différentes villes et régions du pays. En effet, certaines villes sont confrontées à une tarification plus élevée que d’autres. L’explication de cette différence trouve son origine dans le mode de gestion adopté dans chaque zone et qui varie entre gestion déléguée et gestion par des offices nationaux à savoir l’Office national de l’électricité (ONE) et de l’Office national de l’eau potable (ONEP).

Les deux offices en question se placent comme producteurs et distributeurs de ces deux matières vitales. Une donnée qui laisse croire que leurs tarifications sont plus attractives que celle des autres sociétés de gestion déléguées, elles-mêmes clientes chez ces offices. Mais les prix affichés sur les factures démontrent clairement que ceci n’est pas une règle. Dans certaines zones, les gestionnaires délégués assurent une tarification plus intéressante surtout au niveau de la première tranche de facturation d’électricité. Cette tranche allant de 0 à 100 KWH coute 0,8496 DH/HT l’unité dans les zones casablancaises gérées par la Lydec alors que la tarification nationale de l’ONE est de l’ordre de 0,9010 DH l’unité pour la première tranche.
La variation des prix ne dépend pas seulement du mode de gestion, mais elle existe aussi entre les différents opérateurs de gestion déléguée et même entre des villes différentes gérées par le même opérateur de gestion déléguée. L’exemple des villes de Tanger et de Tétouan est représentatif de cette disparité. En effet les deux villes étant gérées par l’opérateur Amendis relevant de Veolia Environnement, enregistre une importante disparité de tarification.

Pour la première tranche d’électricité, les habitants de la ville du Détroit payent plus cher que leurs voisins de la colombe blanche. L’opérateur a fixé le prix unitaire du KWH à 0,9052 DH/HT à Tanger contre 0,7940 DH/HT dans la ville de Tétouan. Cette disparité continue aussi pour les tranches supérieures. Les Tangérois payent 1,006 DH/HT pour la deuxième tranche, 1,1172 DH pour la troisième et les tarifs arrivent à 1,5413 DH/HT pour chaque KWH consommé en quatrième tranche. Quant aux Tétouanais, ils paient 0,8820 DH/HT en deuxième tranche, 0,9800 DH/HT en troisième et 1,3540 quand ils dépassent les 500 kWh par mois.

La tarification d’eau connait aussi d’importantes disparités entre les différentes villes du pays. La ville d’Ouajda dans l’Oriental figure en tête des villes les plus chères au niveau des tarifs d’eau. Les Ouajdis payent 3,81 DH/HT pour la première tranche incluse entre 0 et 6 mètres cubes, 10,11 DH/HT pour la deuxième et 14,72 DH/HT pour la troisième qui commence dés les 21èmes m3. Une redevance mensuelle fixe de 6 DH/HT est aussi à prévoir sur les factures d’eau dans la ville.
Ces chiffres sont relativement élevés si on les compare à ceux de la capitale économique du Royaume. À ce niveau, les Casablancais, même s’ils paient une redevance mensuelle fixe de 8 DH/HT, ils bénéficient d’une tarification moins chère qui est de 2,99 DH/HT le mètre cube pour la première tranche.
Cependant, la deuxième tranche à Casablanca n’est pas calculée de la même façon qu’à Oujda. Elle est incluse entre 6 et 7 m3 alors que la troisième tranche commence de 9 à 20 m3 et coûte 10,30 DH/HT pour chaque m3 consommé.

Hors les disparités et les variations des tarifs auxquelles sont confrontés les clients. Les opérateurs sont, quant à eux, confrontés à des difficultés de prélèvement des compteurs ou à l’utilisation des fontaines publiques ou de puits creusés dans certains quartiers anciens. Des données qui devront être prises en compte pour toute réforme prochaine de ce secteur.

 

Publié 15 janvier 2014 par Michel Terrier dans Actualité, Consommation, Eau, Région