Souss : Le secteur agricole à la peine

par Fatiha Nakhli – leconomiste.com

  • Les professionnels demandent un prix préférentiel pour le gasoil
  • Importants dégâts suite aux inondations et pas d’assurance risques pour les opérateurs

Même pas encore remis des dégâts des dernières intempéries, les agriculteurs continuent d’affronter des périls plus sournois, nichés dans la cherté du prix du gasoil et le renchérissement de plusieurs autres charges dont notamment celles de l’électricité, des engrais, et de la main-d’œuvre

Sale temps pour l’agriculture dans le Souss dont les problèmes ont été débattus lors de la 3e session ordinaire du Conseil de la chambre d’agriculture de la région, la semaine dernière. Il est vrai que bon nombre d’actions ont été réalisées dans le cadre du Plan Maroc Vert (PMV) dans l’optique d’une agriculture plus moderne et aussi solidaire. Le nombre de superficies dédiées à l’agriculture a augmenté depuis quelques années de même que les quantités produites dans pratiquement toutes les chaînes de production agricole. « Pour ce qui est des agrumes, les objectifs du PMV pour 2020 sont actuellement réalisés », a souligné Ali Kayouh, président de la Chambre d’agriculture d’Agadir. « Et ce, à travers le renouvellement des plants et l’agrandissement des superficies plantées d’agrumes notamment avec le projet de El Guerdane », a-t-il ajouté. Toutefois, en dépit de ces avancées, l’agriculture continue à souffrir du coût élevé de l’eau d’irrigation en raison de la hausse des prix du gasoil et de l’électricité. Pour décongestionner la situation, les opérateurs proposent la mise en place de tarifs préférentiels à l’instar de ce qui se fait dans le secteur de la pêche. Les agriculteurs soulignent au passage que leurs charges sont aussi plombées par la cherté d’autres intrants comme les engrais, médicaments et main-d’oeuvre. La conjoncture économique n’est pas non plus clémente à leur égard, et a conduit à une baisse historique de 0,70 DH/kilo au niveau de la vente des produits de la récolte. Et pour couronner le tout, l’absence de coordination entre les exportateurs et l’augmentation de structures de commercialisation apporte également son lot de problème. Parmi les solutions proposées par les professionnels pour assurer la pérennité du secteur, la mise en place de stations d’emballage supplémentaires car les 37 existantes ne peuvent répondre, à elles seules, à la demande actuelle. La recherche d’autres marchés pour l’exportation notamment en Afrique, en plus de la consolidation des relations avec les marchés européen et américain fait également partie des débouchés à explorer.
Les professionnels ne manquent pas de rappeler la hausse des droits d’entrée décrétée par l’Union européenne sur les agrumes et primeurs marocaines. « Une décision univoque et pas légale », selon Kayouh. Elle menace l’agriculture dans son ensemble et les exportateurs qui risquent de faire faillite. Une éclaircie tout de même en raison du boycott des produits européens par la Russie. Cela permet aux exportateurs marocains de redresser la barre et éviter le licenciement de milliers de personnes travaillant dans le secteur agricole. Enfin, la tenue de la 3e session ordinaire de la Chambre d’agriculture de la région SMD est de zoomer sur l’impact des dernières inondations dans le Souss. Il est vrai que la réserve cumulée d’eau dans la région a atteint 960 mm3. Ce qui devrait assurer les besoins en eau potable et d’irrigation pour trois ans. Toutefois, les dégâts matériels enregistrés dans le secteur agricole sont importants. Fermes inondées, serres détruites, cultures endommagées.

. Et le problème, c’est que les agriculteurs ne bénéficient pas d’assurance sur les risques liés aux inondations.

Publié 5 janvier 2015 par Michel Terrier dans Actualité, Agadir, Agriculture, Environnement, Météo