Archives de la catégorie ‘Histoire

Là où menteurs et falsificateurs ragotent, j’apporte des preuves !

Madame Parmentier,

si vous ne le saviez pas encore, votre compagnon « Abdallah le petit » est un menteur et j’ai des preuves à la place de pseudo « souvenirs de famille » sans aucun fondement écrit.

Le père de ce menteur n’a pas pu être reçu par mon père, en effet, l’état-civil des marocains aux Services Municipaux n’était pas tenu par mon père, mais par des marocains.
S’il a été mal reçu, c’est par des marocains :
Les preuves en photos, avec les noms :

etat civil marocain1

 

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De plus, le père d’Aourik ne parlant pas français n’avait pas besoin d’emmener un de ses enfants sur place pour traduire : trois interprètes sur place faisaient partie du personnel des Services Municipaux :

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interprétariat2

 

C’est bien la preuve que vos assertions ne sont que mensonges !

Voici, d’autre part un article paru dans le journal national « La Vigie Marocaine » au moment de notre départ du Maroc :

article La Vigie Marocaine- départ

 

Ce que vous dites au sujet de l' »incident » du pont de Tildi est un mensonge du même acabit : nous n’habitions pas près du pont de Tildi situé entre Robinson et le Marhaba, mais près de l’autre pont de Tildi (au bas du square Briand) : encore une autre falsification ! (QUELLE COLLECTION !!!)

Heureusement que nous avons des archives qui permettent de confondre les calomniateurs !

Tout le monde peut ainsi se faire une idée de la réalité !

Publié 22 Mai 2015 par Michel Terrier dans Agadir, Histoire

Chercheur allemand: La cité mythique de l’Atlantide aurait existé dans le Souss au Maroc

par Larbi Amine – lemag.ma

Mark Adams un écrivain américain, cite les recherches inédites d’un défunt chercheur allemand, mort en 2013, dans lesquelles il affirmait que l’emplacement de l’Atlantide était au Maroc, dans la région côtière du Souss.

En effet, Mark Adams a publié aux éditions Penguin, un ouvrage intitulé ‘Meet Me in Atlantis’ dans lequel il a cité, comme  »très crédibles’’ les travaux de l’informaticien allemand, Michael Hubner, mort en 2013, dans lesquelles, via un long travail de recherche assistée par ordinateur, il a conclu que l’île mythique de l’Atlantide, décrite dans les récits du philosophe grec Platon, aurait bel et bien existé au Maroc, dans la plaine côtière du Souss.
Selon les sites américain New York Post et britannique Metro, Michael Hubner avait compilé un ensemble de traits géographiques de l’Atlantide, obtenus des récits de Platon. Le défunt informaticien allemand avait tiré de ces récits descriptifs, 51 points d’analyses lesquels il les a organisé grâce à un programme informatique de cartographie pour définir l’emplacement de la cité antique perdue.

Michael Hubner  avait procédé comme suivant : parmi les 51 indices de Platon, il avait conclu que la ville recherchée a un emplacement près de la mer; elle était située en dehors des « Colonnes d’Hercule », que beaucoup croient être Gibraltar; ils y vivaient des éléphants ce qui suggère son africanité, elle était bordée au nord par des montagnes (le haut Atlas) et elle devait être située à plus de 5000 km d’Athènes.

Après avoir soumis à l’ordinateur ces indices parmi les 51 rassemblés, Hubner obtient un point de situation existant sur la côte du Maroc à environ 160 km au sud de Marrakech dans la plaine du Souss-Massa.

Le chercheur allemand conclut à une nouvelle théorie que l’Atlantide n’était pas une île engloutie par la mer mais une ville marocaine dévastée par un tsunami qui aurait été causée par une activité sismique violente.

La situation théorique de la cité perdue dans le Souss, qui est une zone très sismique comme fut le cas à Agadir en 1960, a conforté Michael Hubner dans sa croyance.

Mark Adams, l’écrivain américain qui cite ces recherches, en a dit, qu’ils sont les plus crédibles jamais produites par les scientifiques qui ont recherché depuis des siècles cette cité perdue.


L’ATLANTIDE

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L’Atlantide est une île qui aurait été engloutie lors de la Protohistoire grecque. Elle est évoquée par Platon dans deux dialogues, Timée puis le Critias. Le récit de Platon a peu d’influence durant l’Antiquité mais il suscite un intérêt croissant à partir du Moyen Âge.

Le mythe donne naissance à un grand nombre d’interprétations dont certaines cherchent à faire de l’Atlantide un lieu qui aurait réellement existé. Dans le même temps, l’Atlantide inspire de nombreuses interprétations ésotériques.

Au début du XXIe siècle, les chercheurs eux-mêmes restent partagés entre les tenants d’une Atlantide de pure fiction (les hellénistes et une partie des historiens de l’Antiquité) et les partisans d’une lecture du récit de Platon ancrée à des événements réels (certains historiens de l’Antiquité et certains archéologues). Enfin, l’Atlantide demeure un thème très fertile dans l’art et la littérature en particulier dans les genres liés au merveilleux et au fantastique, comme la fantasy, le péplum ou la science-fiction.

Publié 17 mars 2015 par Michel Terrier dans Agadir, Histoire

Agadir, Quartier Industriel d’Anza 1930-1960

Vous pouviez déja trouver sur ce blog les publications déjà faites sur l’histoire d’Agadir :

Talborjt 1930-1960
Agadir, Ville Nouvelle 1930-1960
Agadir, Quartier Industriel 1930-1960
Kasbah d’Agadir, du début du XVIème siècle au 29 février 1960

Un nouveau volet vient d’être terminé par la même équipe : Agadir Quartier Industriel d’Anza 1930-1960

Vous pouvez le consulter en cliquant sur sa couverture ci-dessous :

Anza

Publié 7 février 2015 par Michel Terrier dans Actualité, Agadir, Découverte, Histoire, Patrimoine

A Anza, les scientifiques travaillent sur les traces de dinosaures

Ce matin, tôt, la mer était basse et le soleil, encore assez bas lui aussi permettait de découvrir très facilement, pour ceux qui ne les connaissent pas encore, les traces et chemeinements des dinosaures :

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C’est étonnant de voir comment la nature a préservé ces traces depuis des millions d’années :IMG_6943

 

C’est un site exceptionnel par la densité des traces conservées :IMG_6944

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Mr Moussa Masrour, enseignant-chercheur en paléontologie à l’Université Ibn Zohr d’Agadir (casquette rouge) répertorie une à une les empreintes laissées il y a plus de 85 millions d’années par les dinosaures qui vivaient dans la région : un travail de fourmi !
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Publié 7 février 2015 par Michel Terrier dans Actualité, Agadir, Environnement, Histoire, Patrimoine

Un site très intéressant à consulter sur l’histoire du Maroc depuis le début du 20ème siècle

Ce site : http://dakerscocode.blogspot.com n’est ni politique ni commercial mais stratégique et de culture générale. Il est consulté dans 75 pays et a dépassé les 57 000 « pages vues »

A consulter, en particulier, « Sidi el Hakem, Mémoires d’un contrôleur civil au Maroc 1931-1956″ :

http://marockersco.blogspot.fr/search/label/a%205%20-%20SIDI%20EL%20HAKEM

Couv1 Sidi Hakem    Couv2 Sidi Hakem

D’autres articles très intéressants également sur ce site, en particulier sur le Maréchal Lyautey.

Publié 4 septembre 2014 par Michel Terrier dans Histoire

Essaouira : Journée d’étude « Traces Portugaises au Maroc, Cas du Castello Real » le 11 juin 2014 à l’Alliance Franco-Marocaine d’Essaouira

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Publié 4 juin 2014 par Michel Terrier dans Actualité, Histoire

Le fort d’Aglagal, sur les traces du Cheikh Essaâdi à Agadir

MAP – h24info.ma

Rares sont les Gadiris de souche, et rarissimes encore sont les nombreux visiteurs et amoureux d’Agadir, qui savent qu’il y a plusieurs siècles, cette terre n’était point un « waste land », mais que s’y dressait une forteresse redoutable, une école réputée, et que s’y sont livrées de farouches batailles.

Traversée par un important réseau routier, la zone est en effet émaillée d'un chapelet de douars.©DR

Traversée par un important réseau routier, la zone est en effet émaillée d’un chapelet de douars.©DR

« Vas-y doucement, regardes du côté gauche, arrêtes-toi ici, et jette un regard du côté droit. Ici, tu n’as pas le droit d’aller vite! », c’est en ces termes secs, mais enrobés d’un humanisme profond, que le jeune Ahmed, accompagnateur de la MAP, dessinait avec rigueur et rudesse les contours d’une plongée, à la fois pénible et passionnante, dans les méandres historiques d’une ville qui, en apparence seulement, n’affiche pas plus de 70 ans d’existence.

Avec la même rigueur, la même sévérité de ton, Ahmed poursuit ses sommations sèches: « Vas-y doucement, arrêtes-toi ici. Tu vois cet arganier là-haut? Tu dois grimper toute cette crête rocheuse et escarpée pour voir les vestiges du fort d’Aglagal, là où fut assassiné un des illustres fondateurs de la dynastie sâadienne, Cheikh Mohamed Essâadi » (1540/1554) .

Or, rien au premier abord ne laisse présager que le petit village d’Agard, juché derrière une forêt d’argan touffue au pied du Haut-Atlas, à 12 km seulement au nord-est d’Agadir, abritait autant de mystères, quoique l’on sache que la région dispose d’une école traditionnelle et d’une mosquée presque millénaire d’où émanent des fragrances de dévotion, de spiritualité et des fragments d’histoire.

Un chapelet de douars
Traversée par un important réseau routier le long de la route menant via Azrarag vers la commune de Drarga à l’est d’Agadir, la zone est en effet émaillée d’un chapelet de douars et d’anciennes habitations disposant quasiment toutes d’un lieu de culte ou d’une école coranique.

Dans « L’encyclopédie du Maroc », Ahmed Bouchareb écrit que ce fort d’Aglagal, dont ne subsistent plus aujourd’hui que des vestiges à peine visibles, est le lieu dans lequel les Sâadiens durent se retrancher en 1515, après que les Portugais eurent cessé de poursuivre les combattants, dans le sillage d’une grande expédition militaire ayant débouché sur leur défaite et la mort de nombre de leurs alliés.

Pour Houcine Affa, ancien doyen de la faculté de Chariâa d’Aït Melloul et chercheur dans l’histoire de la région, ce fort, dont le nom amazigh renvoie à « la montagne pierreuse », aurait été fondé sous les Almoravides, au moment où Youssef Ibn Tachfine cherchait à assurer la protection des routes commerciales contre les attaques des tribus Masmouda.

La même forteresse a été prisée par les moudjahidines, alliés des chorfas sâadiens: ils y affluèrent en nombre au moment où ces derniers lançaient la guerre sainte contre l’occupation portugaise du fort d’Agadir et des autres présides occupés.

Le chercheur soutient que les Sâadiens ont combattu les Portugais à partir d’Aglagal dès 1536, à coups de sorties conjuguées au renforcement de leur fort en construisant notamment une muraille et des tours équipées de 40 à 50 mortiers orientés vers le fort de « Founty » ou vers d’autres installations coloniales de la ville, avant sa libération définitive en 1541.

Une tête coupée
Mais quel rapport entre Aglagal et la mort de Cheik Mohamed Essâadi? L’historien Mohamed Sghir Al Ifrani raconte, avec moult détails, sur les circonstances de l’assassinat du Chérif, abattu en milieu de la nuit, alors qu’il faisait escale à la forteresse d’Aglalgal sur le chemin de Marrakech, par quatre personnes qui lui avaient prêté allégeance, plus tôt, à Taroudant.

Les assassins perfides lui ont coupé la tête et se sont enfuis avec leur « trophée » vers Sijilmassa, puis vers Alger d’où ils ont gagné la Porte Sublime à Istanbul, capitale des Ottomans à l’époque, reprend Houcine Affa, précisant que « c’est bel et bien ici que Mohamed Cheikh Essâdi a été assassiné avant que sa dépouille ne soit transférée, sans tête, à Marrakech pour y être inhumée ».

Pour M. Affa, auteur d’un livre à paraître prochainement sous le titre « Mesguina, la porte du Souss »,  cette thèse est confortée par la position géographique de cette région: « toutes les caravanes provenant du Sahara chargées d’or et d’autres matières précieuses traversaient la région de Mesguina, l’unique passage à travers les montagnes de l’Atlas à côté de Sijilmassa à l’est ».

Importants flux humains
Il relève que cette zone, habitée par les tribus d’Aït Abbas, Aït Takoute et Aït Al Kablat, a été traversée depuis fort longtemps par d’importants flux humains, comme en témoignent les vestiges des Almoravides. Ainsi, à environ mille mètres à vol d’oiseau du fort d’Aglagal, se dresse la mosquée de Timezguida Ougard, un lieu de culte entouré d’un impressionnant cimetière sâadien et de deux sépultures curieusement orientée vers le Sud.

Pourquoi encore cette orientation? Mohamed Bayri, un acteur associatif, fait observer, en se basant sur la tradition orale, que cette orientation était due à l’emplacement erroné du mihrab almoravide, qui ne cadre pas avec le mihrab de la mosquée sâadienne.
Il note que certains racontent même que les dépouilles étaient inhumées dos au sol et pieds vers la kibla, dans l’espoir de ressusciter, le jour du Jugement dernier, dans cette posture.

Faisant peu de cas de cette « interprétation populaire », M. Affa souligne que ce mihrab est ainsi orienté à l’instar de plusieurs mosquées érigées par les Almoravides dans le sud (au moins 11), du fait que ces derniers s’en tenaient au sens apparent d’une tradition prophétique selon laquelle le Prophète Sidna Mohammed aurait répondu à ses disciples, au moment de la fondation de la mosquée de Médine, « qu’entre l’est et l’ouest, il y a kibla ».

De son côté, Haj Abdallah, un des vieux habitants d’Agard, fait observer que le cimetière attenant à cette mosquée est petit, comparé aux autres cimetières qui s’étendent sur des superficies de plusieurs hectares, du côté droit de la route, tout en déplorant au passage l’abandon et l’oubli qui menacent ces sites.

A ce propos précisément, Omar Affa, frère de Houcine Affa et professeur d’histoire à la faculté des lettres de Rabat, écrit que Timezguida Ougard se distingue par ses constructions qui diffèrent des habitations locales: elles ont été édifiées selon le style architectural sâadien. Quant aux tombeaux appelés par la population « Tissâadiyine », certains portent des ornements, ce qui laisse supposer, pour l’historien, que ces sépultures sont celles de princes sâadiens.

Un cimetière pour Moujahidine
Le chercheur poursuit que le cimetière attenant à cette mosquée, la plus ancienne et la plus proche du littoral atlantique vers le port d’Agadir, recevait les dépouilles des moudjahidines tombés au champ d’honneur lors des batailles menées par les Sâadiens contre les Portugais pour libérer le fort d’Agadir (1505/1541).

Une théorie justifiée, selon lui, par l’immense étendue de ce cimetière, incontestablement disproportionné par rapport à la population de cette région, sachant que les tribus de Mesguina ne comptaient pas plus d’un millier de foyers (moins de 3.000 âmes) à la fin du 19e siècle.

Abondant dans le même sens, Houcine Affa signale que ce nombre impressionnant de tombes à proximité de la forteresse d’Aglaga et du village d’Agard -d’où partait la plupart des expéditions militaires contre les Portugais-, ne peut s’expliquer que par le nombre élevé des morts tombés dans la guerre contre les Portugais et, plus prosaïquement, dans les batailles que se sont livrées ensuite Mohamed Cheikh et son frère Al Aâraj après la prise d’Agadir en 1541.

Le fort d’Aglalgal est, depuis, tombé en ruines, hormis quelques vestiges: la population s’est déplacée vers le port d’Agadir.

Mais l’école d’Agard n’a pas dérogé, entretemps, à sa mission scientifique puisqu’elle a continué à rayonner tout au long de l’époque sâadienne, bien avant la création d’une école similaire dans le village voisin d’Ighlane au sud-est.

Publié 28 avril 2014 par Michel Terrier dans Agadir, Histoire

Le drain de Freija, un ouvrage d’irrigation d’un grand intérêt historique, près de Taroudant

Nous étions invités hier par Mohamed El Mokhtar Ghalib à visiter un ouvrage d’irrigation construit de 1938 à 1951 destiné à l’approvisionnement en eau de la ville de Taroudant : le drain de Freija.

Les drains :
Il en existe deux sortes: les traditionnels et les modernes. Les drains traditionnels sont nombreux dans le bassin de Souss, beaucoup d’entres eux tarissent par effondrement ou épuisement de la nappe et sont abandonnés. Ces drains ou « khettara » (ouvrage hydraulique qui permet le captage des eaux souterraines avec une galerie conductrice qui minimise les pertes par évaporation) ont en général un débits faible : un à quelques litres par seconde. Pour leur majorité, les khettara sont groupées dans la région d’Ouled Berrehil au nord et au sud des collines formant le pli d’Igouder, à Ouled Teïma, à Ouled Aïssa et surtout à Aoulouz. Parmi les drains modernes, on a surtout « Le drain des dunes » qui a longuement alimenté la ville d’Agadir en eau potable; et le drain de Freija dont la longueur totale dépasse 4 km, construit de 1939 à 1946 par les services des Travaux Publics dans le remplissage alluvionnaire d’un lit fossile au nord du lit actuel du Souss, son débit variait de 500 à 1200 l/s.

Le drain de Freija :
Le drain de Freija est dû à M. Philippe Ambroggi, une sommité de l’hydrogéologie du Maroc, qui fut ancien fonctionnaire auprès des Nations Unies, membre de l’Académie du Royaume du Maroc et conseiller de Sa Majesté le Roi Hassan II en matière d’eau et de géologie en général.

P. Ambroggi à droite

P. Ambroggi à droite

P. Ambroggi au centre

P. Ambroggi au centre

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Extrait du document « Relations entre les débits du drain de Freija et les crues de l’oued Souss de Robert Dijon (En 1968, Robert Dijon a achevé une thèse d’Etat sur l’hydrogéologie et l’inventaire des ressources en eau de la vallée du Souss. Il a minutieusement étudié les caractéristiques hydrogéologiques des aquifères de la plaine du Souss, le régime de la nappe phréatique, son hydrochimie etc… Son travail constitue une référence majeure pour les travaux relevant de l’hydrogéologie de la plaine du Souss).

RÉSUMÉ                                                                                                                                                  

Le drain de Freija mis en service en 1946 est disposé sous une terrasse basse du niveau 3-5 mètres de la rive droite de l’Oued Souss, à une dizaine de kilomètres en amont de la ville de Taroudannt, dont il irrigue les olivaies et les jardins (d’une superficie de 2.000 hectares environ).

C’est une «foggara» (au Maghreb et au Sahara, conduite d’irrigation souterraine)  de construction moderne dont la longueur en souterrain est de l’ordre de deux kilomètres.

Son débit varie de 500 à 1300 litres par seconde environ, en rapport avec les crues qui se produisent dans le lit de l’Oued Souss.

La ville de Taroudannt, ancienne capitale du Sud Marocain est située à 80 kilomètres à l’Est d’Agadir. L’Oued Souss, principal fleuve de la région, étale son large lit deux kilomètres environ au Sud de Taroudannt. Ce lit, sec la majeure partie de l’année, connaît des crues parfois très violentes. Entre l’Oued et la ville s’étendent, sur une superficie de trois mille hectares environ, des olivaies et des jardins.

Ce périmètre était irrigué autrefois à partir de tranchées drainantes pratiquées dans le lit de l’Oued Souss, ouvrages provisoires au débit souvent faible et toujours irrégulier — qu’il fallait rétablir après chaque crue.

C’est pourquoi, en 1937, l’Administration des Travaux Publics établit un projet de drain moderne destiné à capter dans les alluvions du Souss, à l’amont de Taroudannt un débit de 2 m3/seconde.

La construction de l’ouvrage interrompue par la guerre, permit d’obtenir le tiers environ du débit escompté.

Situation du drain dans la vallée du Souss

Situation du drain dans la vallée du Souss

Plan du drain de Freija

Plan du drain de Freija

1. Historique

1.1.  Travaux 1938-40

La première tranche du drain fut réalisée de 1938 à 1940.

A 10 kilomètres à l’Est de Taroudannt, sur la rive droite du Souss (lit majeur) la partie aval de l’ouvrage actuel, jusqu’au regard IV, fut construite, en fouilles ouvertes.

De l’aval vers l’amont :

–  Le tracé restait au départ parallèle au cours de l’oued, et perpendiculaire aux courbes de niveau phréatique, jusqu’au regard III.

–  Du regard I une première branche drainante s’orientait vers le Sud-est sous les alluvions et transversalement au lit de l’Oued Souss jusqu’au regard II situé sur la rive gauche; 700 mètres environ à l’Est du village de Freija.

–  Du regard III une deuxième branche orientée perpendiculairement au canal du drain, c’est-à-dire vers le Nord, était enfin construite, jusqu’au regard IV.

La construction était ainsi terminée en janvier 1940 car il n’était pas possible de poursuivre l’ouvrage en fouille ouverte au delà du regard IV, et les moyens disponibles sur place à ce moment, ne permettaient pas de continuer en souterrain.

1.2. Travaux effectués en 1947-1951

Les jaugeages effectués dans le drain permirent d’établir que la majeure partie du débit de 500 à 600 1/sec. venait de la branche III-IV. En 1946 il fut donc décidé de prolonger l’ouvrage en travaux souterrains à partir du regard IV et de l’orienter de manière à recouper les courbes phréatiques à 45°; on espérait obtenir ainsi un débit de 1.000 1/sec.

La galerie put être prolongée jusqu’au regard IX grâce à l’exécution de puits filtrants et le pompage des eaux venant du front d’attaque; Mais l’exécution de sondages de reconnaissance dans l’alignement du tracé, jusqu’au douar Oulad mharza, permit de reconnaître (puits 690 et 691) l’existence de terrains imperméables. Il n’y avait donc pas lieu de poursuivre la galerie. Une campagne de géophysique par prospection électrique fut alors effectuée. Elle révéla l’existence, sous les terrasses de la rive droite, d’un lit alluvionnaire fossile, nettement distinct du lit alluvionnaire actuel, surélevé par rapport à celui-ci, et que la galerie n’était donc pas susceptible d’atteindre si elle était poursuivie dans la même direction.

Les sondages d’essai : 696 – actuellement aménagé en station de pompage des Aït Yazza (débit : 160 I/sec. pour 0,60 m de rabattement) -, 692 et 740, donnèrent de bons résultats.

La galerie fut donc poursuivie à partir du regard IX dans le lit fossile, jusqu’au regard XIII. Mais ces travaux longs et coûteux ne permirent pas d’augmenter notablement le débit du drain.

2. Description de l’ouvrage

2.1. Première tranche : 1938-40

Elle comprend :

–  une tête morte à ciel ouvert, longue de 1.800 mètres de la sortie du drain à l’air libre jusqu’au partiteur.

–  une galerie : longueur totale 2.965 mètres dont :

–  branche principale de la sortie au regard III : longueur 1.510 m, direction 66°, étanche sur les 493 premiers mètres et drainante au delà;

–  branche «d’oued» entre le regard I situé à 1.010 m en amont de la sortie et le regard II; longueur 847 m; direction 124″ Est;

–  «branche amont» du regard III au regard IV : Longueur 608 m ; orientation : 14° Ouest.

Le revêtement est constitué d’anneaux circulaires en béton armé de 2 mètres de diamètre intérieur et de 0,50 m de longueur.

La pente du radier est de 0,2.10-3. Les débits pouvant circuler dans le drain sont donc de l’ordre de :

950 1/sec. pour 1 mètre d’eau,

600 1/sec. pour 0,80 mètre d’eau,

325 1/sec. pour 0,60 mètre d’eau,

150 1/sec. pour 0,40 mètre d’eau.

 

2.2. Deuxième tranche : 1947-51

–  Du regard IV au regard IX le tracé  long de 447 m,  est  orienté à 11° Est.

–  Du regard IX au regard XIII le tracé est long de 800 mètres dans la direction 64° Est.

La pente du radier de l’ouvrage est uniforme : 0,5.10-3.

Le revêtement est formé d’éléments préfabriqués en béton armé : cunettes, et voussoirs longs de 0,40 m.

La hauteur intérieure de la clef est de 1,90 m : la largeur maximum de 1,30 m; la section utile de 1,85 m.

Dans son état actuel cet ouvrage est unique au Maroc par son développement ; son débit, de l’ordre de 600 1/sec., constitue l’écoulement pérenne de surface le plus important de la partie amont et moyenne de la vallée du Souss.

L’implantation de deux autres ouvrages analogues a été étudiée dans la région. Les travaux n’ont pas été entrepris en raison des conditions d’exécution moins favorables et du coût très élevé des travaux.

Assèchement du drain de Freija :
La baisse continue du niveau de la nappe du Souss en raison de la surexploitation par puits et forages et du déficit d’alimentation engendré par la succession d’années de sécheresse  s’est traduite par l’assèchement progressif des résurgences, des sources et des Khettaras. Actuellement, la  contribution de la nappe dans le débit de base de l’Oued Souss est négligeable alors qu’elle était importante durant la période 1950 – 1970. L’exemple du drain de Freija, qui s’est asséché depuis les années 80, illustre bien ce phénomène.

Le drain de Freija maintenant :
Situation de la tête morte (canal non drainant à l’air libre entre la sortie du drain souterrain et le répartiteur vers les séguias)

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Drain Freija

Vue de la sortie :

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Quelques vues du canal (tête morte)

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IMG_1758(L’eau vient des pluies de la veille)

Le répartiteur qui servait à alimenter 4 séguias :

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Le départ des séguias :

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Une des séguias qui est maintenant alimentée par de l’eau de pompage :

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L’un des buts de la création du barrage d’Aoulouz situé en amont était d’alimenter artificiellement la nappe phréatique pour permettre de réutiliser ce drain, ce qui n’a pas été fait.

Malheureusement, cet ouvrage considérable qui a rendu des services énormes à la ville de Taroudant pendant de nombreuses années est maintenant laissé à l’abandon complet alors qu’il devrait faire partie du patrimoine hydrogéologique du Maroc.

Il serait encore temps de procéder à son nettoyage et à l’aménagement de ses abords pour en faire une promenade et un lieu attractif d’intérêt scientifique et historique.

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Nous avons également eu le plaisir, au cours de la journée, de visiter l’oliveraie de Mohamed El Mokhtar Ghalib qui compte de magnifiques spécimens de plus de 500 ans : là aussi, c’est un patrimoine qu’il y a lieu de conserver !

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L'un des plus vieux oliviers

L’un des plus vieux oliviers de la plantation

Publié 30 mars 2014 par Michel Terrier dans Actualité, Histoire, Patrimoine, Technique

Etude archéologique et mise en valeur du site d’Agadir Oufella

Les étudiants du Master Patrimoine et Développement à l’Université Ibn Zohr,  organisaient à l’occasion du 54ème anniversaire du séisme d’Agadir, une visite guidée à la Casbah d’Agadir Oufella, les 1er et 2 mars 2014. Le but de cette visite au chantier de fouilles était d’exposer au public les premiers résultats des recherches archéologiques effectuées dans le cadre de la réalisation du projet scientifique en cours:’ Etude archéologique et mise en valeur du site d’Agadir Oufella », en collaboration avec l’Institut National des Sciences de l’Archéologie et du Patrimoine relevant du Ministère de la Culture.

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Nous avons effectué une visite sur les lieux ce matin et avons eu le privilège d’être guidés pour cette visite par M. Abdelouahed OUMLIL, Professeur d’Archéologie et du Patrimoine de l’Université Ibn Zohr et Directeur du projet.

Quelques rappels historiques sur la casbah d’Agadir Oufella :

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Le projet scientifique :

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Quelques photos de cette visite :

Les étudiants du Master Patrimoine et Développement qui guidaient les visiteurs

Ce sont les étudiants du Master Patrimoine et Développement qui guidaient les visiteurs

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C’est à la fois un travail de Titan pour déplacer les tonnes de gravats, mais aussi un travail de fourmi, pour retrouver tout ce qui peut avoir le moindre intérêt.

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et ce travail a déjà permis de mettre à jour des tracés de rues, le sol du théâtre et certaines dépendances du théâtre

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ainsi que des portes…

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Quelle émotion de retrouver sous les gravats ces restes de bâtiments que les anciens d’Agadir ont vu « debout » il y a un peu plus de 54 ans !

Nombreuses ont été les personnes qui sont venues pendant ces deux jours visiter ce chantier de fouilles et s’informer sur ce qu’était la casbah avant

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Un grand merci aux initiateurs de ces travaux et à tous ceux qui y travaillent depuis deux ans maintenant !

Mais quand disparaîtront ces horribles antennes, construites après le séisme, malgré le classement en « Patrimoine National » par le dahir du 23 mars 1944 ?
Les installateurs de ces antennes ont profané un sanctuaire où reposent des centaines de victimes du séisme !IMG_1389

Publié 2 mars 2014 par Michel Terrier dans Actualité, Agadir, Histoire, Souvenir

« L’immense œuvre de Mokhtar Soussi est aujourd’hui unanimement saluée »

Khadija Rajy

Khadija Rajy

Deux articles de Saïd Affoulous parus dans lopinion.ma sur le cinquantenaire de la mort de Mokhtar Soussi :

Saïd AFOULOUS – lopinion.ma

Historienne enseignant à la Faculté de lettres d’Agadir, Khadija Rajy avait participé au colloque commémorant le cinquantième anniversaire de la mort de Mokhtar Soussi où elle a parlé d’une enquête avec les étudiants sur le phénomène de piété dans l’espace de la tribu d’Ida Ou Semlal.

Entretien :

L’opinion : Quelle est la situation géographique de l’espace Ida Ou Semlal et sa configuration ?

Khadija Rajy : En ce qui concerne la situation géographique, la tribu d’Ida Ou Semlal fait partie de la confédération des tribus dite Ida Ou Ltit. Son espace s’étend à partir des massifs de l’Anti-Atlas et occupe les espaces montagneux de Jazoula. Elle dépend administrativement de Tiznit et s’étend de cette ville sur la route menant vers Tafraout. Après avoir dépassé les célèbres virages de Kardous le voyageur pénètre dans l’espace d’Ida Ou Semlal qui s’étend dans une vallée au milieu de l’Anti-Atlas. La tribu Ida Ou Selmal comprend de nombreux douars et villages dont Boumerouane, Ighalen N’Ait Abbas, Toukhfist, Tagdicht Ait Abbas et d’autres.
La confédération Ida Ou Ltit comprend trois tribus Ida Ou Baakil, Ida Ou Karsmouk et Ida Ou Semlal. Du fait de la position de la tribu Ida Ou Semlal aux avant-postes de l’entrée sud ouest de l’Anti-Atlas, elle figurait parmi les premières régions des montagnes de Jazoula à s’ouvrir aux migrants arrivant du Nord. C’est pourquoi la région de Ida Ou Semlal est parmi les premières régions montagneuses à avoir embrassé la religion musulmane et aussi celle qui avait accueilli par la suite les familles andalouse qui portaient le flambeau du savoir dans la région. L’histoire d’Ida Ou Semlal est celle d’un mouvement démographique qui a été à l’origine de l’apparition de nombreuses familles savantes et soufies dans cette région.

L’opinion : Vous avez entamé un travail d’enquête sur l’aire de sainteté à Ida Ou Semlal. De quoi s’agit-il ?

Khadija Rajy : Nous avons entamé ce travail d’enquête avec les étudiants de la Faculté de lettres. Ce que j’ai présenté surtout lors du colloque à Casablanca, c’est l’aspect méthodologique, c’est-à-dire comment orienter les étudiants pour travailler sur les zaouia, saints et piété à travers la recherche dans les sources de référence historiques d’une part et la recherche de terrain d’autre part. Parce qu’il y a un certain nombre de problèmes méthodologiques dont l’étudiant doit se rendre compte.
Le choix du thème et de l’espace géographique de recherche a pris forme à partir du dicton célèbre attribué à Sidi Hmad Ou Moussa qui parle du pays de Jazoula comme « une contrée qui fait naître saints et hommes pieux comme la terre fait bourgeonner de la mauve ». En examinant l’espace de Jazoula d’Ida Ou Semlal tout porte à croire que le dicton dit vrai. On en a pour preuve la multitude des sanctuaires. Notre rôle dans l’enquête c’est de préciser l’endroit où ils se trouvent et de redécouvrir leur légende gravée toujours dans la mémoire populaire. Il faut dire aussi que bon nombre d’hommes pieux Semlali on les découvre aussi hors de l’espace d’Ida Ousemlal. Leurs traces se trouvent jusqu’en Mauritanie.

L’opinion : Pourquoi ce thème précisément plutôt qu’un autre ?

Khadija Rajy : Je suis spécialiste en histoire religieuse et mystique (soufisme) et travaille sur l’histoire des zaouias au Maroc, les tariqa (voies soufies) en particulier tariqa jazoulia. Par conséquent j’oriente les étudiants pour travailler dans ce domaine qui fait partie du substrat culturel marocain. Je travaille sur le soufisme non pas du point de vue de la foi et croyance religieuse mais plutôt sous l’angle de l’histoire et comme production intellectuelle et spirituelle, c’est-à-dire ce qui a été ajouté par ces hommes pieux à l’espace où ils se trouvent.

L’opinion : Quelle empreinte pour l’identité de la région ?

Khadija Rajy : C’est un rayonnement d’abord local d’où l’importance de l’aspect du tourisme intérieur des Marocains. Par exemple l’attrait exercé par le rayonnement de Sidi Hmad Ou Moussa en a fait depuis toujours pour les Marocains ce qu’ils appellent « haj lamskine » pour tous ceux qui n’avaient pas les moyens matériels d’effectuer le pèlerinage à la Mecque. Cette croyance populaire témoigne de l’impact du lieu et du degré de sa vénération. Ces espaces connaissent jusqu’à aujourd’hui un pèlerinage continu même de la part des jeunes générations de toutes les régions du Maroc et aussi des résidents marocains à l’étranger, surtout l’été pour redécouvrir ces espaces qui exercent une fascination absolue du fait de l’histoire, des paysages, de la spiritualité et de la vie simple des gens du cru. Quand on parvient à fournir ces générations en données historiques dépoussiérées, on donne une valeur plus solide pour la connaissance du lieu. Un lieu avec une histoire est un lieu attachant. Les chercheurs peuvent à ce moment là se dire avec conviction qu’ils font œuvre utile.

L’opinion : Quelle part pour les femmes dans votre travail ?

Khadija Rajy : J’ai donné en effet comme exemple de femmes saintes vénérée à Ida Ou Semlal, Ti’azza Selmalia qui a vécu au XIème siècle de l’Hégire correspondant au XVIIème siècle de l’ère chrétienne. Il s’agit de l’unique sainte à ma connaissance dotée d’un mausolée avec koubba. Un important moussem annuel lui est dédié. Le mausolée se trouve non loin de Jamaat Ida Ou Selmal sur la route de Boumarwane et il y a à côté une médersa. C’est une femme vénérée, elle-même fille d’un saint.

L’opinion : Est-ce qu’il y a une histoire ?

Khadija Rajy : En effet, il y’en a une. Dans la mémoire populaire on retient la légende de Ti’azza, une jeune fille orpheline restée avec sa mère après la mort de son père. Elle aurait vécu fin du 16ème début du 17ème siècle. Elle faisait paître un troupeau de chèvres et de moutons. Elle voyait que personne de la tribu ne venait s’enquérir de sa mère et d’elle-même. C’étaient deux femmes esseulées. Comme il n’y avait pas d’homme dans la maison pour les aider, Ti’azza faisait les travaux de ferme, s’occupait de bêtes et allait au souk pour vendre des produits de ses travaux pénibles. Elle vendait ses marchandises au milieu des hommes avec la tête ne portant aucun foulard pour couvrir ses cheveux. Un jour des gens outrés l’ont menée manu militari chez le Cadi prétendant qu’elle tenait impudiquement sa tête découverte au milieu des hommes. Pour sa défense elle leur répond fièrement comme rapporté par le récit oral de la mémoire populaire : « ceux qui sont vraiment des hommes et méritent mon respect ne sont pas là, car s’ils étaient là ils ne m’auraient pas laissée subir tant de désagréments et de peines pour soigner et nourrir ma mère ».
Selon la légende l’auditoire se rend compte de sa forte personnalité et du fait qu’elle était une femme savante s’étant abreuvé de sciences auprès de son père. Elle mena selon la légende une vie d’éducatrice au service de la communauté en transmettant son savoir aux jeunes générations pour montrer l’importance du devoir vis-à-vis d’autrui.
Meriem semlalia c’est une autre histoire de femme pieuse, elle aurait vécu vers la fin du 17ème siècle, il s’agit d’une histoire pleine de karamat, prodiges, il y a une recherche qui traite de cette personnalité. Les prodiges ne sont pas tous d’une facture fictionnelle sur le monde du féerique mais parfois c’est une enveloppe symbolique de la réalité pour essayer de dire des choses, le symbole permettant en l’occurrence de donner plus de force aux messages véhiculés par la légende.

L’opinion : Quelle est la part de femmes dans le travail de sauvegarde de la mémoire de Mokhtar Soussi ?

Khadija Rajy : Mokhtar Soussi c’est la première source de référence inégalable et il a évoqué beaucoup de femmes avec forces détails. Bien que le problème chez nous soit que les sources retiennent une mémoire en majeure partie masculine. On ne parle des femmes que si elles sont associées à un homme le père savant, l’époux ou le fils. Une femme qui retient l’attention par elle-même c’est plutôt rarissime. Même les saintes et savantes n’ont pas reçu l’intérêt qu’elles méritaient vraiment dans l’évocation de leur mémoire.
Les hagiographes daignent les évoquer en une ligne ou deux.

L’opinion : Que représente pour vous Mokhtar Soussi ?

Khadija Rajy : Mokhtar Soussi est l’historien marocain le plus prolifique. En effet on ne voit pas chez d’autres historiens dans d’autres régions du Maroc une production avec une telle importance en nombre de livres écrits dans différent domaines si copieusement documentés. La particularité de Mokhtar Soussi c’est qu’il est leader dans le genre de la monographie basée sur l’enregistrement de renseignements et informations sur l’espace du Souss. Grâce à lui tout un pan du patrimoine historique oral et écrit est sauvegardé. Ne se contentant pas d’écrire il avait effectué des voyages pour connaître de près l’espace à décrire de façon à découvrir, dépoussiérer une histoire locale qui était sur le point de disparaître n’était la présence d’esprit de ce savant et son amour pour son pays.
L’immense œuvre de Mokhtar Soussi est aujourd’hui unanimement saluée, elle  est considérée comme quelque chose de rare et difficilement dépassable au point qu’il est impossible aujourd’hui de parler des contrées du Souss et du Sahara sans revenir aux œuvres de Mokhtar Soussi.

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Saïd AFOULOUS – lopinion.ma

Cinquantenaire du décès de Mokhtar Soussi : Une vie consacrée à l’Histoire du Souss

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Des commémorations du cinquantenaire de la disparition du grand savant Mohamed el-Mokhtar Soussi sont programmés à Casablanca, Marrakech et Taroudant. En toile de fond, le riche legs de l’auteur du « Maâssoul » dont 25 livres manuscrits qui ne sont pas encore publiés jusqu’à aujourd’hui, soit un demi siècle après la mort du grand a’lem, homme de lettres, poète, prosateur, historien. La première manifestation de la liste des commémorations vient d’avoir lieu à Casablanca avec un colloque organisé par l’Association Tagdicht Ait Abbas pour le développement et la solidarité sous le thème « Ida Ou Semlal itinéraire historique et apport pour la pensée », dimanche 23 février au Théâtre Mohammed VI. La deuxième aura lieu à la préfecture de Moulay Rachid, toujours à Casablanca, au mois d’avril prochain autour d’un ouvrage sur Mokhtar Soussi écrit par un professeur chercheur Mohamed Khalil, le premier à avoir réalisé une recherche sur Mokhtar Soussi au début des années 1980. La troisième et quatrième manifestations sont prévues à Marrakech et Taroudant. Un projet de musée est mené par une association pour être édifié au village natal de Mokhtar Soussi, Dogadir au sud de Tiznit.
Au programme de la manifestation du 23 février plusieurs communications données par des enseignants chercheurs d’Agadir (Faculté de lettres et Faculté de la Charia), de Taroudant et de Tiznit sur le parcours de Mokhtar Soussi, sa formation, son engagement par ses travaux pionniers en matière de sauvegarde de la mémoire de toute la région du Souss et aussi sur l’Histoire de la région d’Ida Ou Semlal où il vit le jour en 1900. De même sur la tradition de culture savante de la région qui avait vu la naissance, depuis plusieurs siècles, de nombreux Ulémas et hommes de plumes et sur le rôle joué par les medersas nombreuses offrant une facette non négligeable de l’identité de la région etc.
Parallèlement au colloque se tenait une exposition de manuscrits de Mokhtar Soussi aussi bien ses propres œuvres que des livres manuscrits d’autres auteurs qu’il gardait précieusement dans sa bibliothèque personnelle. Sans parler des correspondances de la famille d’Ida Ou Semlal. L’exposition était organisée par Abdelouafi Mokhtar Soussi, le fils de Mokhtar Soussi, chargé, au nom des héritiers du défunt, de la sauvegarde du legs familial en essayant de publier les ouvrages dont beaucoup restent inédits comme dit plus haut. Du reste à côté de nombreux manuscrits, des ouvrages publiés étaient aussi exposés. Bon nombre sont épuisés depuis des décennies comme le fameux « Maâssoul » en vingt volumes publié en 1963 par l’auteur lui-même (Lire entretien avec Reda Abdelouafi Mokhtar Soussi ci-contre).
Au cours de cette rencontre plusieurs communications ont été prononcées par des enseignants chercheurs, notamment de la Faculté de lettres Université Ibn Zohr à Agadir sur différents thèmes autour de l’œuvre de Mokhtar Soussi abordant plusieurs facettes de la personnalité de l’auteur du « Maâssoul », de « Souss al-a’lima », « Illigh qadimane wa hadithane ». C’était aussi pour parler en général de la région du Souss et en particulier de Ida Ou Semlal et de la tradition séculaire en vigueur au sein de cette tribu, qui abrite la zaouia d’Illigh, et qui a vu sortir de ses rangs des savants nombreux qui avaient pratiqué l’enseignement et laissé des écrits. On les appelle les Semlala. L’aire géographique des Ida Ou Semlal se situe au Sud du Souss et à l’Est de Tiznit.
Sous cette appellation de « Semlala » il y a ceux qui sont nés dans la tribu mais aussi ceux qui en sont issus bien qu’ils soient nés ailleurs et enfin ceux qui, sans en faire partie généalogiquement, se sont installés dans la région pour y étudier et vivre attirés par la particularité de l’environnement marqué par l’empreinte de transmission du savoir comme le rappelle Ihya Talbi de la Faculté de lettres d’Agadir département arabe. Ce dernier, participant au colloque, a effectué une étude statistique sur les hommes de renom dits Semlala cités dans l’œuvre de Mokhtar Soussi. Il a relevé 123 personnalités renommées ayant vécu du 14ème au 20ème siècle dont 32 seulement sont des auteurs ayant laissé des œuvres dans diverses disciplines du savoir.
« Mohamed Mokhtar Soussi est le savant qui a découvert le plus de sources de référence, relevé les traces de livres et d’auteurs dans toutes les disciplines du savoir, de même l’éminent savant Mohamed Mnouni qui a d’ailleurs pris pour base les travaux de Mokhtar Soussi pour aller plus loin », conclut Talbi en ajoutant que « Mokhtar Soussi a permis de découvrir bien des œuvres arrachées à l’oubli et à la poussière et qui ont pu par la suite bénéficier d’une édition critique et être publiées ».
De son côté Abdallah Aguerzam, enseignant à la Faculté de Chari’a à Agadir, a parlé des medersas dans le Souss pour définir leur nature et fonction tout au long de l’Histoire du Maroc sachant que leur nom est lié à l’avènement de l’Islam dans la région et à l’arrivée de vagues de migrants du Machrek ou de l’Andalus. Au début c’étaient des Ribat très liés à l’action du jihad. Il y eut ainsi l’antique medersa Ogay à Aglou.
« C’est de là d’où était sorti le leader de l’Etat almoravide, Abdallah Ibn Yassine. Par la suite les médersas commencèrent à naitre dans ces régions touchées par l’islam et à leur tête les médersas d’Ida Ou Semlal, en particulier l’école Tazmout et l’école Boumarouane. A propos de ces deux medersas dans les écrits de Mokhtar Soussi, les données sont parcimonieuses avant les dates du neuvième et dixième siècles de l’Hégire, respectivement quatorzième et quinzième siècle de l’ère chrétienne. Mais Mokhtar Soussi a assuré, sans risque d’erreur, qu’elles jouèrent un grand rôle depuis le dixième et onzième siècles de l’Hégire. Il apporte la preuve par l’évocation d’un ensemble de Ulémas dont la renommée s’est répandue à travers le Maroc et qui sont aussi des saints vénérés avec des mausolées, lieux de pèlerinage à l’instar de Sidi Hmad Ou Moussa, Sidi S’îd Akarramou qui avait joué un rôle important dans la diffusion du savoir et la culture arabo-musulmane dans le Souss, auteur de nombreux ouvrages, écrivant aussi bien en arabe qu’en amazigh. Le rôle de ces deux medersas dans la région d’Ida Ou Semlal est tellement important et cette importance on s’en rend compte par l’impressionnant nombre de grands savants qui sont issus ou sont passés par Ida Ou Semlal, ou encore furent disciples d’un savant originaire de cette contrée ».
Parmi ces hommes d’Ida Ou Semlal de renom il en est de très célèbres comme Sidi Hmad Ou Moussa de Tazerwalt et Sidi Ben Slimane al-Jazouli auteur de « Dala’ilou lkhayrat ». Le site géographique aurait vu le phénomène de sainteté et de piété développé à un degré frappant où les femmes n’étaient pas en reste avec le développement de la notion du devoir envers la communauté (Lire entretien avec Khadija Raji).
Mokhtar Soussi est né en 1900 dans le village Dogadir Illigh région de Tazerwalet au Sud du Souss, à 84 kms à l’Est de Tiznit, de son père le cheikh soufi, éducateur, Haj Ali Ben Ahmed Darkaoui chef de zaouia et de sa mère  Rokaya fille du grand savant Mohamed Ben el-Arabi el-Adouzi. Il commence à apprendre dans la zaouia, c’est sa mère qui lui apprend à lire et à écrire. Il devient orphelin à l’âge de dix ans, séjourne dans plusieurs medersa du Souss, des professeurs lui inculquent l’amour de la littérature et la poésie en langue arabe, une tendance qui s’enracine en lui quand il se retrouvera à Marrakech à l’Université Ben Youssef où il a la chance de rencontrer le grand savant Chouaïb Doukkali ce qui marquera un tournant dans son apprentissage qu’il complètera à la Qaraouiyyine où il devient disciple de l’autre grand savant Sidi Ben Larbi Alaoui. Il rencontrera dans la capitale spirituelle des jeunes salafistes et fera partie des premiers embryons du mouvement national. Il reviendra à Marrakech pour y enseigner et fonder la première école d’enseignement libre dans un Maroc sous Protectorat français dans la zaouia de son père à Derb Rmila. Faisant ombrage au colonisateur, il sera exilé vers Illigh son pays natal vers 1937 et reste des années en résidence surveillée. Pendant 9 ans il restera interdit de quitter le Souss jusqu’en 1945, date à laquelle il retourne à Marrakech et retrouve ses étudiants et poursuit son œuvre d’enseignant. En 1952 il est arrêté avec d’autres nationalistes et écroué dans les prisons de Tinjdad à Tafilalet et Aghbalou Nekrous et ne sera libéré qu’en 1954. Il témoignera de ce séjour dans un volumineux ouvrage « Mo’taql as-ahra » en deux volumes. A l’Indépendance il devient ministre des Habous ensuite ministre du Trône jusqu’à sa mort en 1963.
C’est pendant les 9 années de son bannissement dans son pays natal qu’il décide de s’adonner corps et âme à une entreprise surhumaine qu’il nourrissait secrètement depuis longtemps celle de collecter le maximum de bribes de mémoire de la région du Souss en rapport avec le monde de l’écriture, du savoir des Ulémas mais aussi la culture populaire orale avec le sentiment profond, obsessionnel, douloureux que tout cela allait disparaître d’un jour à l’autre et qu’il fallait amasser le maximum de traces qui constitueront la matière première pour les historiens futurs du Maroc note-t-il souvent avec humilité. Il en résultera un savoir encyclopédique dans tous les domaines religieux, littéraire, historique, littérature orale avec contes, historiettes, proverbes, coutumes et jusqu’aux croyances superstitieuses populaires qu’il se donnera la peine de décrire par le menu.
L’homme qui faisait les bouchées double, semblait travailler d’arrache-pied pour glaner tout ce qui avait trait à la culture au sens général du terme, c’est-à-dire la vie des gens, élite, notables aussi bien que les gens simples, attendu que tout risque de se perdre, que l’oubli gagne du terrain, les coutumes disparaissent, et tout ce qui peut être sauvé aujourd’hui formera une matière première précieuse pour l’historien de demain répète-t-il.
Dans l’introduction du « Maâssoul » il rappelle avec une certaine mélancolie les changements énormes qui bouleversent, emportent dans un tsunami sans pitié les traces du passé pour dire que les quarante ans de Protectorat ne peuvent pas laisser indemne. Le résultat de ce brassage d’éléments d’Histoire se traduira concrètement par 50 volumes écrits environ sur la région du Souss dont « Souss al-a’lima » qui est considéré comme une œuvre pivot ouverte sur tous ses autres livres comme les « al-Illighyat » en trois volumes, le « Maâssoul » en vingt volume, « Khilal Jazoula » quatre volumes etc.
Il avait de l’admiration pour l’homme de lettres et historien Mohamed Daoud auteur de « Histoire de Tétouan » en huit volumes qui abordent « des aspects de l’histoire de l’une de nos villes » comme il le note dans son ouvrage « Souss al-a’lima ». C’était pour lui comme un modèle.
Prévoyant des reproches de quelques détracteurs, il répètera tout le temps que son écriture sur le Souss n’est pas du fanatisme pour sa région d’origine mais simplement une contribution pour le rayonnement de tout le patrimoine historique national. Il appelle à une histoire régionale pour toutes les régions du pays.
Des exemples de restitution d’histoires régionales ne manquent pas comme le cas d’Abderrahmane Ben Zaidane pour Meknès, le cadi Ahmed Zayani qui a retracé l’histoire de la tribu des Zayane, le cheikh Mohamed Ben Jaafar Kattani qui s’est intéressé à l’histoire des Ulémas et hommes pieux de Fès etc.
Il voulait que l’Histoire soit comme un miroir qui reflète fidèlement la réalité quitte à dire du bien de l’ennemi colonisateur quand c’est juste et à être sans aucune indulgence pour les siens quand la vérité nous somme par éthique d’étreindre cette option pas de tout repos.
Ce qui le faisait agir c’est une terreur irrépressible de perdre le patrimoine qui s’effrite à vue d’œil.
Il sentait le poids de la fascination de la culture occidentale avec ses biens, sa force, son industrie, la culture française qui allait entraîner des changements radicaux. Désormais rien ne serait plus comme avant. Il en prend son parti mais au moins il faut sauver ce qui peut l’être d’une mémoire qui s’éteint inexorablement. Contre des Occidentaux qui falsifient et dénaturent notre propre image pense-t-il rien de tel qu’un travail à contre-courant avec obligation de dire ce qui est envers et contre tout.
Alors c’est une sorte de course contre la montre avec une terreur de perte du patrimoine de la nation, l’effritement, l’effacement complet de ses traces et monuments historiques et culturels, la disparition des zaouias, le crépuscule d’une vie du passé. Ce sentiment aurait encore plus d’acuité lors de sa visite à la zaouia de Dila au passé si glorieux et dont il ne découvre qu’un espace dévasté, un champ de ruines. Le même sort sera-t-il réservé aux autres zaouias se demande-t-il. Qui évoquera plus tard ce passé englouti si personne ne sauve ses débris du naufrage. La quête du passé n’était donc pas une fuite, un repliement sur soi mais plutôt une résistance de quelqu’un qui refuse de se laisser vaincre, un essai de préparer un avenir en amassant la matière de travail pour des chercheurs à venir. Humblement mais résolument passer le relai.
Les défenseurs de la langue et la culture amazighes, à travers ses immenses richesses bien enracinées dans la terre, ont pu reprocher à Mokhtar Soussi de mettre plutôt en avant la langue arabe aux dépens de l’amazigh. C’est peut-être oublier la nature de l’enseignement qu’il avait reçu et le contexte de résistance contre la pression de la colonisation ainsi que le rêve d’unité arabe et musulmane « du Maroc à l’Indonésie » contre l’hégémonie occidentale que nourrissaient avec enthousiasme les générations de la première moitié du XXème siècle. Bien des fois Mokhtar Soussi note dans ses livres que son travail est loin d’être exhaustif, ce qui pourrait en dire long sur une invite implicite à plus de recherche sur d’autres facettes d’une même région du Souss, pour compléter la mosaïque.

Publié 2 mars 2014 par Michel Terrier dans Actualité, Agadir, Histoire, Interview, Université

Prévue une version abrégée de l’ouvrage « Histoire du Maroc : réactualisation et synthèse »

MAP – lermag.ma

Agadir – L’Institut royal pour la recherche sur l’Histoire du Maroc (IRRHM) sortira une version simplifiée de son ouvrage « Histoire du Maroc: réactualisation et synthèse », afin d’être à la disposition du citoyen ordinaire, a annoncé, vendredi soir à Agadir, Prof Mohamed Kably, directeur de l’Institut.

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Dans sa version actuelle, ce livre peut être fastidieux et c’est pourquoi nous avons pensé, après nombre de propositions de diverses parties, de le rendre au laboratoire, c’est-à-dire à l’Institut, pour l’éditer en une version abrégée et simplifiée qui soit à la disposition du citoyen ordinaire », a affirmé à la MAP M. Kably, coordonnateur de cet ouvrage.

« Nous espérons pouvoir éditer cet abrégé durant l’année prochaine (2015), car ceci prend un peu de temps », a expliqué l’universitaire, en marge d’une cérémonie de présentation de ce livre, organisée par l’Association SMD Culture et l’Université Ibn Zohr (UIZ) d’Agadir.

Auparavant M. Kably avait donné un exposé sur le livre, ainsi que sur le contexte et les attributions de l’IRRHM, soutenant à ce propos que l’ouvrage s’appuie sur deux pré-requis majeurs: Le premier consiste à examiner le corpus relatif à l’Histoire du Maroc de manière scientifique et professionnelle, et le second part de la volonté d’amener le citoyen marocain à s’approprier son histoire/mémoire dans la diversité de ses composantes et la richesse de ses affluents.

Le président de l’Association SMD Culture Hassan Benhalima a souligné, dans une déclaration similaire, l’importance académique et historique de cet ouvrage pur-produit marocain, mettant l’accent par la même sur la pertinence d’en inclure la teneur dans les programmes scolaires afin de permettre aux Marocains de s’approprier leur Histoire de manière systémique et cohérente.

Pour Omar Halli, président de l’UIZ, l’organisation de cette rencontre à Agadir émane du souci de « l’université de s’arrimer au débat public fort intéressant d’ailleurs sur l’Histoire du Maroc et de la réhabilitation de sa profondeur synchronique, avec toute son ampleur et sa diversité liées à la restitution de pans entiers d’une mémoire longtemps passée sous silence ».

Pour lui, cette cérémonie aura permis de jeter une lumière crue sur « des zones d’ombre » de cette Histoire plurimillénaire en vue d’éclairer, à la faveur d’une démarche multidisciplinaire, des aspects d’une mémoire ancestrale aux apports à la fois riches et diversifiés, mais constamment en évolution.

Cette rencontre a été ponctuée par des interventions d’une pléiade de chercheurs et d’académiciens, avec à la clé deux éclairages traitant de l’histoire religieuse et de l’histoire culturelle du Maroc à travers cet ouvrage, présentés successivement par Mohamed Mazouni et Azzedine Bounit.

Fruit d’un laborieux effort académique, cette œuvre collective, ayant réuni des équipes de chercheurs de différentes spécialités, couvre une large frange de l’histoire du Maroc jusqu’au 20ème siècle.

Alternant, selon une approche de convergence, des champs divers d’investigation allant de la géographie à l’économie, en passant par l’anthropologie, les sciences politiques, la linguistique ou encore l’architecture et l’histoire de l’art, cet ouvrage se propose de livrer une lecture renouvelée de l’histoire du Maroc.

Plus d’une cinquantaine de chercheurs de différentes disciplines ont été mobilisés pour la réalisation de ce livre de plus de 840 pages richement agrémenté de cartes et d’illustrations, selon une démarche scientifique rigoureuse animée pour le souci de se réapproprier la mémoire nationale et d’en réactualiser les séquences historiques.

Publié 2 mars 2014 par Michel Terrier dans Actualité, Agadir, Histoire, Littérature

Commémoration du 54ème anniversaire du séisme du 29 février 1960

A l’initiative de l’Association Izoranes avait lieu aujourd’hui à Yachech où se trouvent les cimetières des trois communautés religieuses, des prières en commun en souvenir des victimes du tremblement de terre de 1960.

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Nombreux étaient les anciens venus partager ce moment de recueillement.

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Prière du culte judaïque
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Prière du culte chrétien
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et prière du culte islamique :
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.IMG_1352Ces anciens d’Agadir, autour de Mohamed Bajalat constituent et connaissent une bonne partie de la mémoire d’Agadir.

En marge de cette commémoration, était présenté un projet pour Yachech appelé « Promenade dans la mémoire » avec aménagement d’une piste piétonne et cyclable, aménagement d’un espace de recueillement et d’une stèle de mémoire, reconstruction à l’identique de l’espace Igui Elboud, y compris le petit pont, réhabilitation et reconversion de l’ancien hôpital en une maison de la photographie de l’ancien Agadir et réhabilitation de l’ensemble des cimetières.

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Un projet également, pour le cimetière et la fosse commune de Ben Sergao :
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Cette commémoration est un beau reflet de la tolérance et de la coexistence qui ont toujours été de merveilleuses caractéristiques de la vie d’Agadir.

Photos M. Terrier

Publié 28 février 2014 par Michel Terrier dans Actualité, Agadir, Histoire, Souvenir

En mémoire d’Agadir 1960

C’était il y a 54 ans…

Publié 28 février 2014 par Michel Terrier dans Agadir, Histoire, Souvenir

Parution : “Lyautey, le Résident”, pour briser le mythe du Maréchal

lnt.ma

Lyautey

Les éditions Casa Express/Magellan publient depuis le 31 janvier un ouvrage intitulé « Lyautey, Le Résident », de Guillaume Jobin. Ce livre affiche d’emblée son intention de casser les idées reçues sur Hubert Lyautey, aussi bien celles de ces admirateurs qui lui accordent la paternité du Makhzen, de l’architecture des mosquées, de l’interdiction d’entrer dans les mosquées pour les non-musulmans, que les opinions de ses détracteurs qui lui reprochent d’avoir empêché la modernisation du Maroc.

M. Jobin, au contraire, explique la vision qu’avait le Maréchal pour le Maroc, ses grands chantiers de modernisation (transport, télécommunications, armée), ses échecs aussi, notamment pendant les guerres, ainsi que sa farouche rivalité avec le Maréchal Pétain.

« Ce livre va à l’encontre de toutes les idées reçues au sujet du maréchal-résident. Avec un regard neuf, l’auteur présente des faits encore méconnus ou jusqu’ici mal interprétés à propos d’Hubert Lyautey et des trente ans de son rêve marocain, apportant ainsi une vision inédite des relations franco-marocaines. Résident général au Maroc pendant douze ans, Lyautey façonna le pays qu’il a dirigé comme jamais aucun dirigeant n’a pu le faire ; « rien n’est trop beau pour le Maroc », disait-il. Il a certes restauré les fastes de la monarchie chérifienne, mais il a surtout su habilement circonvenir en douceur l’Islam marocain et ainsi gagner la paix au Maroc pour plus d’un siècle ; ce fut là son vrai succès ».

A propos de l’auteur :

Guillaume Jobin est président de l’Ecole supérieur de journalisme de Paris. Il a créé les établissements de Rabat, Alger et Tunis, villes où il partage son temps avec Paris.

Publié 25 février 2014 par Michel Terrier dans Actualité, Histoire, Littérature, Souvenir

Visite de la Kasbah d’Agadir O’fla avec les membres de l’Association Forum Izorane N’Agadir

Visite du site d’Agadir Oufellah, dont la fermeture a été approuvée suite, en particulier, aux plaintes de l’Association Izorane Agadir concernant la situation désastreuse du site qui reste une fosse commune pour les victimes qui résidaient à la casbah au moment du séisme de 1960.

Les recherches archéologiques seront effectuées sur place en coopération avec l’Université Ibn Zohr

Le comité a recommandé la mise en place de panneaux retraçant l’histoire de la ville et également d’étudier les moyens d’intervention pour la suppression des antennes installées sans tenir compte des exigences légales et réglementaires prévues par la loi de conservation des monuments et sites historiques. 

Des photos édifiantes sur l’état du site et sur la visite des lieux (photos page Facebook Kamal Hafsi)

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Publié 16 décembre 2013 par Michel Terrier dans Actualité, Agadir, Histoire, Souvenir

Urgence : un site archéologique d’une valeur inestimable menacé de disparition : le site rupestre de Lâssli Rich dans la région de Smara

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Tout le matériel nécessaire est là pour transformer en gravette ce patrimoine inestimable et irremplaçable :DSC00139

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Y aura-t-il quelqu’un pour arrêter ce massacre ?

Publié 16 novembre 2013 par Michel Terrier dans Actualité, Culture, Histoire, Patrimoine

Tarfaya : Le rallye Latécoère fait escale dans la ville d’Antoine de Saint-Exupéry

Mohamed Laabid – leconomiste.com

avion-(2013-10-15)Le rallye aérien solidaire Raid Latécoère a fait escale la semaine dernière à Tarfaya, la ville d’Antoine de Saint-Exupéry, qui y avait été chef d’aérodrome en 1927. Cette édition se tient cette année sous le slogan «Prenez une école sous votre aile».

Ils étaient une trentaine d’équipages participant à cette 7ème édition du Rallye aérien Toulouse-Ziguinchor au sud du Sénégal à atterrir sur la piste historique de l’aéroport de Tarfaya, où un accueil chaleureux leur a été réservé, dans une ambiance de joie et de liesse, en présence d’une foule nombreuse venue admirer le ballet de couleurs des aéroplanes en lice. 

A cette occasion, des chants folkloriques du patrimoine marocain sahraoui, des rythmes et des danses, mélangés aux souffles humides transportés par la mer ont ainsi transformé l’ancien aérodrome de Tarfaya en un véritable lieu de joie et de récréation, le tout dans une atmosphère conviviale et de retrouvailles. 

L’escale à Tarfaya permet de revisiter dans le temps et dans l’espace cette aventure humanitaire et internationale de l’Aéropostale. 

Tarfaya qui constituait, depuis plusieurs années déjà, une escale annuelle rêvée pour les participants au rallye «Toulouse-Ziguinchor au sud du Sénégal», organisé systématiquement en mois d’octobre, a renoué ainsi avec son histoire et rend annuellement un vibrant hommage à la mémoire de l’Aéropostale et à l’une de ses figures marquantes, en l’occurrence l’écrivain aviateur français Antoine de Saint-Exupéry qui servait dans cette cité, jadis appelée «Cap Juby», en tant que chef d’escale sur les mythiques lignes aériennes Latécoère entre 1927 et 1929. 

Cette édition du rallye a lieu 70 ans après la mort de l’entrepreneur français Pierre-Georges Latécoère (1883-1943), constructeur d’avions qui concourut à la naissance et au développement de l’aviation postale, pour acheminer le courrier en Afrique de l’Ouest puis jusqu’en Amérique du Sud.

Lors de cette escale à Tarfaya, les participants à ce rallye se sont rendus au musée Antoine Saint-Exupéry, espace de mémoire dédié à l’Aéropostale, où ils ont pu découvrir à travers les maquettes, les affiches et les panneaux explicatifs ce que fut le rôle de la ville dans la grande aventure de la «Ligne Latécoère» et le rôle de ceux qui parcouraient des routes dans le ciel, avec des moyens rustiques, pour transporter des informations nécessaires à l’essor des échanges et du commerce.

Publié 18 octobre 2013 par Michel Terrier dans Actualité, Animation, Histoire, Souvenir, Tourisme

L’ancien monument aux morts d’Agadir (suite)

20131004_111232Après avoir publié il y a quelques jours un article vous faisant voir ce qu’était devenue la stèle du monument aux morts d’Agadir, j’avais envoyé un message à Mohamed Bajalat, président de l’Association Izorane N’Agadir afin de lui demander ce qui pouvait être fait pour sauvegarder ce souvenir, cette stèle devant laquelle tant d’honneurs avaient été rendus à tous les morts d’Agadir.
Mohamed Bajalat a eu l’extrême gentillesse de me répondre aussitôt, me disant qu’il était à Rabat, mais qu’on pourrait se voir ce dimanche après-midi, juste après sa rentrée de Rabat.

20131004_111738Nous nous sommes donc vus tout-à-l’heure à l’emplacement où se trouve ce tronçon du monument, Mohamed Bajalat, Brahim Boutazlout d’Izorane N’Agadir et moi-même.

J’ai maintenant l’immense plaisir de vous dire que cette pièce du monument aux morts va être sauvegardée : elle sera récupérée dans les 8 jours sur le terrain vague où elle a été abandonnée et sera mise à l’abri en attendant qu’un lieu soit choisi pour l’y installer.

20131004_112157(0)Ainsi, un « petit bout » de pierre, un souvenir mémorable et l’un des repères d’Agadir qui date des années 40, sera sauvegardé.

Merci à Izorane N’Agadir de ce geste qui ira droit au coeur de tous les anciens d’Agadir.

Publié 6 octobre 2013 par Michel Terrier dans Actualité, Agadir, Histoire, Patrimoine, Souvenir

Hommage aux goumiers marocains : Libération de la Corse en 1943: «Ô combien nous les avons aimés»

Hiba BENSOUDA – leconomiste.com

  • La France rend hommage ce vendredi aux héros marocains  
  • Plus de 6.000 goumiers engagés pour libérer l’île de Beauté
La prise du col de Teghime le 3 octobre 1943 par les goumiers marocains (baptisé le col des Goumiers) leur vaudra une émouvante reconnaissance. Sur la stèle érigée en leur mémoire: «Remplis du souvenir d’une lumière unique, leurs yeux sont fermés aux Brumes d’Occident, Seigneur, permettez que les durs guerriers de Berberie qui ont libéré nos foyers et apporté à nos enfants le réconfort de leur sourire se tiennent contre nos épaules et qu’ils sachent, ô qu’ils sachent Seigneur, combien nous les avons aimés»

La prise du col de Teghime le 3 octobre 1943 par les goumiers marocains (baptisé le col des Goumiers) leur vaudra une émouvante reconnaissance. Sur la stèle érigée en leur mémoire: «Remplis du souvenir d’une lumière unique, leurs yeux sont fermés aux Brumes d’Occident, Seigneur, permettez que les durs guerriers de Berberie qui ont libéré nos foyers et apporté à nos enfants le réconfort de leur sourire se tiennent contre nos épaules et qu’ils sachent, ô qu’ils sachent Seigneur, combien nous les avons aimés»

Bastia, le 4 octobre 1943: Le capitaine Then entre dans la ville à la tête du 73e goum du 6e tabor marocain. La Corse est libérée du joug nazi, et elle a «la fortune et l’honneur d’être le premier morceau libéré de France»(1).
70 ans plus tard, la France commémore la libération de l’île de Beauté(2).
Le Maroc est à l’honneur. Dans ces combats, sa contribution pour reconquérir la liberté du pays qui le colonisait a été déterminante(3).
Deux opérations majeures distinguent leurs actions: la prise du col de Teghime et du col San Stefano. Les témoignages fourmillent d’hommages aux faits d’armes des unités marocaines dont «la bravoure, l’endurance inégalable, au cran magnifique» ont permis «d’ouvrir la route» et la réussite de «l’opération Vésuve». Petit flash-back de cet épisode majeur de l’histoire contemporaine.
En riposte au débarquement des Alliés en Afrique du Nord «(Opération Torch»), l’Allemagne et l’Italie de Mussolini occupent la zone libre, dont la Corse («Opération Attilla») le 11 novembre 1942. «En juillet 1943, Mussolini est destitué et l’armistice italien scellé le 8 septembre. A Bastia, les soldats italiens ouvrent le feu sur les soldats allemands. Les Corses se soulèvent. Le général Giraud, alors coprésident -avec De Gaulle- du CFLN (Comité français de la libération nationale) prend la décision, «audacieuse et risquée», selon De Gaulle, d’envoyer le 1er corps d’armée du général Henri Martin pour aider la Résistance»(4).

Drôle d’histoire
corseLa Corse libérée par des descendants de Sarrazins ? La tête de Maure tranchée orne son drapeau régional. Elle symboliserait l’ennemi vaincu. A l’origine du choix serait le Roi d’Aragon, maître de la puissante Gènes (dont l’emblème représentait 4 têtes de maures) et de la Corse. Les versions historiques sont multiples, mais celle-ci a la faveur contemporaine.

Goumiers2«La Corse a la fortune et l’honneur d’être le premier morceau libéré de la France», déclare le général De Gaulle à Ajaccio le 08 octobre 1943. Une stèle rappelle à ces héros marocains «combien ils ont été aimés». Dix ans plus tard, Ajaccio accueillera le Sultan Mohammed V, contraint à l’exil par la France. Durant l’escapade corse, sa famille et lui seront quelque temps logés à l’hôtel Napoléon Bonaparte…

Plusieurs milliers de goumiers et tirailleurs marocains débarquent dans la nuit du 13 au 14 septembre à Ajaccio. Quelque 6.000 soldats de la 4e division marocaine de montagne arrivent à Ajaccio depuis Alger avec le support de l’armée de l’air britannique et américaine.
goumiers3Le 23 septembre, les troupes de choc et les patriotes corses atteignent Porto Vecchio. Les troupes italiennes et marocaines prennent le col San Stephano le 30 septembre, puis le col de Teghime le 3 octobre. Ces deux batailles sont célèbres par l’audace et la témérité des combattants marocains.

«Le 29, le 1er bataillon du 1er RTM (régiment des tirailleurs marocains) libère Rutali. Les habitants fournissent leurs mulets pour le transport des vivres et des munitions, et des patriotes guident la 1re compagnie vers le col de San Stefano (349 mètres) défendu par une cinquantaine d’Allemands et deux canons de 75.
Le lendemain à l’aube, après un combat acharné, les tirailleurs marocains du capitaine Morand atteignent le col et capturent les onze SS survivants»(5).
La prise du col de Teghime par les goumiers marocains leur vaudra une stèle érigée en leur mémoire.
«Le 1er octobre, goumiers, spahis et Italiens contrôlent le carrefour de Patrimonio. Les patriotes du hameau de Poggio guident les goumiers du colonel De la Tour vers le col de Teghime où l’ennemi est retranché dans de solides blockhaus hérissés de mitrailleuses, de canons de 75, de 105 et quatre grands obusiers de 152… Le temps est épouvantable. Le ravitaillement arrive mal. Les goumiers doivent conquérir les crêtes une à une, après progression dans un maquis coupé de failles et parsemé de rochers abrupts. goumiers4A l’aube du 2 octobre, le 47e goum approche du Mont Secco (662 mètres) quand le brouillard se lève, l’offrant en cible aux Allemands. Les Marocains perdent vingt-cinq hommes. Ils enlèvent quand même le Secco avec le concours de l’artillerie italienne et de renforts. Devant la ruée des Marocains, les Allemands, pour éviter le corps à corps, décrochent vers 16 heures de ce col de Teghime que la voix populaire appelle aujourd’hui le col des Goumiers».(6)

«Le 4 octobre, Bastia est libre. Trois jours après, De Gaulle s’exclame à Ajaccio, là où dix ans plus tard le sultan Mohammed V et sa famille sont contraints à l’exil (voir encadré), «la Corse a la fortune et l’honneur d’être le premier morceau libéré de France». L’Histoire retiendra que l’inscription de la bataille Corse est attribuée aux drapeaux des goumiers marocains et du bataillon de choc. Le Maroc se souviendra «combien il a été aimé» à ce moment tragique par les Corses, et la Corse se souviendra, peut-être, qu’un jour elle a autant aimé ces Marocains, comme elle l’a gravé dans du marbre il y a 70 ans.

L’enjeu de la communication
De plus en plus de documentaires, de livres sur une Histoire encore vive et surtout un site du ministère de la défense français «cheminsdemémoire.gouv.fr» archivant les bases de données, documents, photographies, un musée virtuel de la résistance, rien ne manque pour «raconter une Histoire» encore fraîche.
L’ECPAD (Établissement de communication et de production audiovisuelle de la défense) compile une impressionnante galerie de photos et une vidéothèque sur la libération de la Corse et se raconte lui-même sur les lieux des évènements… «Sept reportages photographiques comprenant entre 16 et 92 vues chacun, deux films (…) avec lesquels est monté un film du SCA intitulé Étapes vers la victoire, n° 1: de Tunis à Rome». «Les opérateurs de prises de vues du SCA, ayant suivi les forces armées françaises déployées sur ce terrain ainsi que les patriotes et soldats italiens, s’attachent à montrer leur progression à travers le premier département français à être libéré. (…). Les caméramans ont en outre filmé la cérémonie de célébration de la libération de la Corse qui eut lieu le 8 octobre 1943 à Ajaccio en présence du général de Gaulle».

Mohammed V, la grande maison…
De Gaulle Mohamed V

Elevé au rang de Compagnon de la libération par De Gaulle en 1945, il demande l’indépendance de son pays en 1947, contraint à l’exil en 1953 par la France libérée, le Sultan Mohammed V demeure tout ce temps cohérent dans sa défense du principe de liberté :

Le 3 septembre 1939, éclate la Seconde Guerre mondiale. Le Sultan lance un appel dans les mosquées et invite les Marocains à se battre aux côtés des Français pour leur liberté. Plus de 90.000 hommes répondront volontairement à l’invitation de leur souverain.

8 novembre 1942: L’opération Torch permet à l’Afrique du Nord, et au Maroc en particulier, de servir de base de déploiement des opérations des Alliés.

14-24 janvier 1943: lors de la Conférence d’Anfa, le sultan Mohammed V obtient le soutien de Roosevelt pour le processus d’indépendance du Maroc. Le souverain reconnaît le CFLN (Comité français de libération nationale) du général De Gaulle.

1942-1944: Les tirailleurs et goumiers marocains se distinguent pour la libération de la Corse, dans les Abruzzes italiennes (la fameuse bataille de Monte Cassino fut l’une des plus rudes qui fera 300 morts marocains), à Rome, en Provence, Marseille, en Alsace (Strasbourg, Mulhouse, Stuttgart).

18 juin 1945: Le Sultan reçoit de De Gaulle la croix des Compagnons de la Libération

10 avril 1947: Discours de Tanger, le Sultan Mohammed V réclame l’indépendance du Maroc

1953-1955: Le Sultan est contraint à l’exil. La France, qui a souhaité sa déposition, l’enverra, sa famille et lui, en Corse, puis à Madagascar. Les Marocains entament un vaste mouvement de résistance.

16 novembre 1955: Retour du Sultan au Maroc, liesse populaire.

2 mars 1956: Fin du protectorat français.

Notes :
(1) Général De Gaulle, le 8 octobre 1943 à Ajaccio célébrant la libération de la Corse.
(2) Elle avait organisé en 2004 en grande pompe la célébration de la libération de la Provence en 2004, là encore, les Marocains s’étaient particulièrement illustrés dans le combat et leurs faits d’armes sont considérés déterminants (cf. le spécial L’épopée des Zidou l’gouddam» consacré par L’Economiste)
(3) Ministère de la Défense français, Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives, collection «Mémoire et citoyenneté» n°35
(4) Ministère de la Défense français, Direction de la mémoire, du patrimoine et des archives
(5) «Tous bandit d’honneur». Ed. Sociales, Maurice Choury, sur l’histoire de la résistance et la libération de la Corse
(6) Id. 5

Un document personnel Goumiers et Spahis à Agadir (années 50)Agadir Goumiers et Spahis

 

 

Publié 5 octobre 2013 par Michel Terrier dans Agadir, Histoire, Solidarité, Souvenir, Tradition

C’était le monument aux morts d’Agadir !

Notre attention a été attirée par un article paru sur le site Agadir 1960 de Lahcen Roussafi sur l’ancien monument au mort d’Agadir qui se trouvait Square Briand (juste devant l’endroit où nous habitions à l’époque) et dont l’emplacement est occupé maintenant par le camping d’Agadir.

Voilà cet endroit, photographié pendant les années 50 :

Panorama Square Briand - copie square11square13Voici le même monument quelques années après le tremblement de terre (photo récupérée il y a quelques années sur le site Agadir 1960)

Sur l'image c'est le consul de France et Brahim Takouchte brigadier en 1958 . (Lahcen Roussafi)

Sur l’image c’est le consul de France et Brahim Takouchte brigadier en 1958 . (Lahcen Roussafi)

C’est le même monument, auquel il ne manque que le rameau d’olivier qui était à sa partie supérieure !

J’avais demandé, il y a quelque temps à M. Julien Perrier au temps où il était Consul général de France à Agadir ce qu’était devenu ce monument : il ne le savait pas et pensait que c’était peut-être celui qui est installé dans les jardins du consulat qui avait été retaillé.
cimg1868Mais, je savais que ce n’était pas ça !

Ce matin, je me suis rendu à l’emplacement que j’avais cru reconnaître et j’ai effectivement retrouvé un morceau du monument aux morts d’Agadir :20131004_111250 20131004_111738 20131004_112157(0)20131004_111232Quand on pense aux honneurs qui ont été rendus et à la solennité des cérémonies qui ont eu lieu devant cette stèle, ça fait vraiment mal au coeur !dépot gerbe square Briand 58Quelle tristesse ! Mais que faire ?20131004_112148

Publié 4 octobre 2013 par Michel Terrier dans Actualité, Agadir, Histoire, Patrimoine, Souvenir