Maroc : Le maire d’Agadir pointe la responsabilité des autorités suite aux dégâts provoqués par les intempéries dans la région

par Ristel Tchounand – yabiladi.com

Les intempéries qui se sont abattues ces derniers jours sur le Maroc laissent d’importantes séquelles. A Agadir, même si le bilan ne fait état d’aucune perte en vie humaine, les dégâts matériels sont considérables. Selon le maire de la ville, le changement climatique n’est pas le seul coupable. Explications.

En l’espace de 36 heures seulement, samedi dernier en fin d’après-midi, la direction régionale de la météorologie enregistrait plus de 150 mm de pluies tombées dans la région d’Agadir, selon L’Economiste. Mais au terme de ce week-end, les compteurs affichaient près de 300 mm de pluies dans la région, soit l’équivalent d’une année de précipitations en seulement 48 heures.

Il est vrai que contrairement à d’autres régions, les intempéries à Agadir n’ont pour l’heure fait aucune victime, mais les dégâts sont assez importants, avec notamment l’effondrement du pont de Tamraght, dans la commune rurale d’Aourir, l’endommagement de plusieurs routes, dont la nationale Agadir-Essaouira ainsi que la destruction des habitations. A cela, il faut ajouter les coupures d’électricité et du réseau d’eau potable.

La situation est telle qu’une délégation ministérielle conduite par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, s’est rendue, sur instruction royale, dans la station touristique du Sud-Ouest, afin d’y déployer un dispositif de remise en état. « La priorité pour le moment est de réparer les routes endommagées et fermées à la circulation », a déclaré le ministre.

« Il y a aussi des fautes que nous aurions pu éviter »

Même si le maire d’Agadir, Tarik Kabbage, estime que la mobilisation actuelle en vue de gérer au mieux les dégâts causés par les intempéries « s’est faite en bonne intelligence », il estime qu’il « faille encore corriger un certain nombre d’erreurs ».

Il est d’avis que le changement climatique reste la principale cause de la situation actuelle. D’autant plus que le Maroc n’est pas le seul pays concerné. Selon le site spécialisé Météo Consult, la Méditerranée – plus précisément le royaume chérifien, son voisin algérien ainsi que l’Espagne et le Sud de la France – est actuellement soumise à une profonde dépression provoquant de forts orages.

D’après lui, le changement climatique reste la principale cause de la situation actuelle, mais ce n’est pas tout. « Il y a aussi des fautes que nous aurions pu éviter », remarque-t-il dans un entretien avec L’Economiste. « L’Etat des routes et des ponts effondrés est la preuve que certaines entreprises qui arrivent à décrocher des marchés publics n’ont pas les qualités requises », poursuit M. Kabbage. Il juge impérative la mise en place d’un système de contrôles des conditions d’octroi et en appelle à la responsabilité de la délégation de l’équipement et du transport.

Toute une région sinistrée

Par ailleurs, le maire d’Agadir pointe le mode de construction de promoteurs immobiliers dans la région qui « n’hésitent pas à construire sur le lit des rivières et à vendre des lots ». Il estime qu’il faille maîtriser « l’impact direct et la situation géographique » avant d’attribuer les autorisations de lotissement.

Sur l’ensemble du territoire national, les régions du Sud sont les plus touchées avec Guelmim (à 200 Km au sud d’Agadir) déjà déclarée « zone sinistrée ». A ce jour, le bilan fait état de 36 victimes toutes régions confondues. Pour l’instant, aucune information ne filtre quant à l’état d’avancement de la mise en place du plan annoncé par le ministre de l’Intérieur. En, attendant que tout soit au point, les populations doivent se préparer aux pluies qui devraient encore s’abattre dans la région cette semaine, selon les prévisions météorologiques.

Publié 1 décembre 2014 par Michel Terrier dans Actualité, Agadir, Environnement, Météo, Région, Urbanisme